Exposition à Bassens.
31 octobre 2016La semaine du goût.
15 novembre 2016Malgré les premiers frimas de l’automne, ils étaient nombreux les amis pour t’accompagner dans le petit cimetière de Tamniès. Avec la chanson de Jean Ferrat « La montagne » que tu aimais tant, plusieurs intervenants se sont succédé pour évoquer l’homme que tu étais dans tous tes engagements : Anciens d’Algérie, Association des parents d’élèves, Amicale Laïque, Association départementale des retraités agricoles et Petit patrimoine de Tamniès.
Oui, tu étais un militant engagé, profondément humaniste. On se souvient aussi que lorsqu’on te rencontrait avec ton petit sourire malicieux, c’était sûr on avait droit à un avis finement argumenté.
On se souvient qu’il y a dix mois, tu as demandé à passer la main en tant que président cantonal de l’ADRA. C’est Josette ton épouse que nous avons élue pour prendre ta suite. Tu as pleinement assuré ces fonctions avec les qualités qui te caractérisent : la simplicité, la modestie, la ténacité et l’efficacité.
Il y a eu aussi le théâtre, une de tes passions au sein de l’amicale laïque. Que de bons moments avons-nous passés à tes côtés. Les rôles que tu interprétais étaient souvent en langue d’oc, cette belle langue que tu défendais et qui devait avoir sa place au théâtre comme tu le revendiquais.
Et le petit patrimoine, depuis le début en 2008, tu as rarement manqué nos rendez-vous de travail du samedi matin, bravant brumes, gel ou pluie. Tu étais depuis le départ de Jacky, ton ami, le seul maçon de notre groupe de bénévoles, celui qui pouvait nous guider et nous conseiller ; ton marteau était un expert qui savait donner à nos pierres jaunes du Périgord ses faces les plus belles et ses joints les plus fins ; tu étais de ceux qui aiment la perfection dans le travail et qui donnent à leur métier une profonde noblesse.Tu aimais nos samedis de travail et de convivialité et la mique et les chapons de Josette lors de nos savoureux repas de fin de chantier.
Au bord d’un chemin de notre commune, lorsque nous passerons à côté d’une cabane ou d’une fontaine restaurés, lorsque nous nous rafraîchirons au lavoir de Brunier, nous croiserons le souvenir de Claude Lascombe qui était notre ami.
Adiu Claude
Message de Bernard VENANCIE :
Aujourd’hui, ce n’est pas le maire qui s’exprime, c’est l’ami.
Claude, c’est une amitié de 45 ans sans accroc. Nous avons fait tant de choses ensemble. Tu as été de toutes les fêtes, de tous les événements et voilà maintenant que tu nous quittes.
Pourtant il y a encore tant que nous aurions voulu faire.
Je préfère le mur que nous bâtissions ensemble à celui de la mort qui nous sépare aujourd’hui.
Nous avons la gorge nouée depuis plusieurs jours. C’est une immense tristesse qui nous envahit. Nous nous sommes connus, alors que tu n’avais que 2 enfants tout petits avec Josette. Vous aviez déjà Jean-François et Marie-France. Puis Hervé, qui est arrivé un peu plus tard.
Nous avons passé de nombreuses journées ensemble, d’abord pour les gîtes de Roudoux puis pour la construction de la Cougerie. J’ai pu apprécier ta dextérité avec ces pierres que j’appelais des « cailloux », ne sachant pas quoi en faire. Et toi, après les avoir tourné deux fois dans tes mains expertes, tu trouvais leur place comme si c’était naturel.
De temps en temps, nous faisions une pause, le temps de raconter une anecdote dont tu avais le secret.
Tu partageais ton temps entre ton travail d’ARTISAN RURAL (ces mots avaient tout leur sens) et les jours où tu devais aider Josette sur l’exploitation.
Malgré tout cela, il te restait encore du temps pour aider les amis et les voisins, tu savais toujours te rendre disponible, ton dévouement était sans limite.
Et tu trouvais encore le temps de t’investir dans différentes associations, toujours au service des autres.
Pendant la scolarité des enfants, tu as été délégué de la Fédération des Conseils de Parents d’élèves, puis président de cette même association au Lycée Professionnel de Sarlat, mandat au cours duquel tu as toujours mis en avant le projet d’ouverture du lycée hôtelier qui a fini par voir le jour.
Tu t’es également beaucoup investi dans l’association des retraités agricoles, notamment en tant que Président cantonal et tu militais, à juste titre, pour la revalorisation des retraites agricoles.
Et comme il te restait encore un peu de temps, tu en passais au foyer rural de Tamniès. Nous avons tous pu apprécier tes talents d’acteur et de conteur lorsque tu jouais au théâtre dans la troupe du village.
Je ne parlerai pas de ton assiduité au sein de l’association du Petit Patrimoine, Jacques Crouzel l’a déjà fait avec beaucoup de justesse.
Tu étais un homme de conviction. Tu voulais les faire partager toujours avec humour, sans aucune agressivité.
Et puis, cette terrible maladie est venue s’installer, terrible en effet, elle a commencé à s’attaquer à la parole, toi qui aimait tant jouer avec les mots. Puis, l’évolution a été inexorable, tu as toujours su où tu en étais. Tu as été d’un courage exemplaire, tu ne t’es jamais plaint, songeant surtout à protéger ton épouse Josette que tu aimais par-dessus tout et qui a été omniprésente pendant toute cette période difficile.
Tu as continué à participer à nos conversations, notre complicité faisait que nous pouvions nous comprendre sans parler.
Aujourd’hui, le moment est venu de se dire Adieu. Merci pour ce que tu nous laisses comme souvenirs : un mari exemplaire, un papa pour tous, un ami fidèle et un artiste.